Échange de savoirs sur le développement numérique de la chaîne du livre » (programme détaillé), animées par Tanguy Habrand.
Nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion d’assister à la 1ère journée mais la seconde fut féconde en retours d’expériences très contrastés !
Après une présentation du programme de numérisation Pep’s mis en œuvre en Communauté française par son maitre d’œuvre, Evelyne Lentzen, l’ULB donnait un éclairage sur Gallica/Google :
Le Ministère de la Communauté française organisait, les 8 et 22 février derniers, deux Journées du livre, consacrées à l’« Nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion d’assister à la 1ère journée mais la seconde fut féconde en retours d’expériences très contrastés !
Après une présentation du programme de numérisation Pep’s mis en œuvre en Communauté française par son maitre d’œuvre, Evelyne Lentzen, l’ULB donnait un éclairage sur Gallica/Google :
Journées du livre organisées par le Ministère de la Communauté française
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Faisaient suite :
- une présentation moins consensuelle [que la nôtre], dixit Frédéric Young (SACD, SCAM) axée sur la (mauvaise) gestion des droits d’auteur dans les projets de numérisation ; par Google, évidemment (!), mais aussi par les bibliothèques qui ne feraient pas toujours preuve de leurs meilleurs efforts pour traquer les ayant droits des publications qu’elles numérisent et diffusent, le plus souvent gratuitement… tout en reconnaissant qu’elles ont souvent peu de moyens pour l’ensemble de ces projets. N’hésitez pas à relire notre billet Des pyramides aux Bibliothèques ! pour mieux appréhender les réalités des recherches diligentes conduites en bibliothèques...
- le retour d’une expérimentation en bibliothèques, menée en 2002, avec des liseuses (voir notre billet Les livrels ont le vent en poupe à l’ULB ! à propos des liseuses !), présentée par Christian Ducharme (société CD-Script) : prêt, dans 5 bibliothèques candidates, de 6 liseuses, chacune contenant entre 15 et 20 œuvres. Parmi les retours d’expériences : les lecteurs étaient mécontents de perdre les notes qu’ils avaient relevées sur les tablettes qui leur étaient louées… et les bibliothécaires insatisfaits de devoir les effacer une à une pour pouvoir prêter une œuvre vierge au prochain lecteur !
- Didier Long (société Euclyd), qui a présenté le projet de portail de la librairie française dont l’objet est la vente d’ouvrages en ligne, une alternative des libraires indépendants français (plus un libraire liégeois !) à Amazon, pour répondre à la croissance dans ce secteur. La vente en ligne tous secteurs confondus aurait représenté 9% de l’ensemble des produits vendus en France en 2009 ; le secteur de la vente de livres en ligne est en croissance constante ces 5 dernières années… même si, en pourcentage, cela reste largement minoritaire
- Raphaël Bonaert (libraire, puis administrateur délégué à la Banque du livre) qui est revenu sur l’évolution, ces 30 dernières années, du monde du livre (mutation des grands libraires d’antan en sociétés mastodontes dont le commerce du livre n’est qu’une activité parmi d’autres…) et des pratiques des lecteurs (exigence d’instantanéité, lecture fractionnée…). D’où la nécessité d’un portail de vente de livres commun et réactif en Belgique (ici porté par la Banque du livre)
- Marc Minon (Cairn) qui a présenté l’offre du Cairn… à laquelle vous avez dorénavant accès à l’ULB (voir notre billet : Périodiques électroniques : abonnement à CAIRN). En dehors des avantages de l’électronique (si je mange ta pomme, tu as faim ; si je lis ton fichier électronique, nous sommes tous les deux plus instruits, etc.), il constate qu’il va être difficile de mettre en pratique un prix unique pour l’e-book : quel prix pour : un chapitre, pour un ouvrage recomposé (p.e. comprenant des chapitres de plusieurs ouvrages pour répondre à une thématique), etc.
- Guillaume Decitre (4ème génération administrant la librairie Decitre) : on va vers un monde numérique ; mais la mort du livre n’est pas encore annoncée ! Le portail de vente de Decitre permet de rendre accessibles aux clients 600.000 titres… contre environ 80.000 disponibles en rayon dans les librairies. Il faut s’adapter à un volume de publication toujours croissant (dont la diminution des coûts de production est certainement en grande partie responsable), à l’apparition de nouveaux types de documents (p.e. les mangas)… et répondre aux enjeux : les livres doivent exister au format numérique, la nécessité d’avoir une plateforme unique pour la vente des e-books… et surtout : le peuple doit lire !
- Jérôme Dayre (Atout Livre, librairie parisienne) part du constat très pragmatique de la (dramatique) sous-informatisation des librairies en général, du fait qu’encore peu de personnes connaissent les liseuses, et s’interroge sur l’opportunité de se lancer aujourd’hui dans la vente des e-books. Par rapport aux coûts requis pour proposer la vente d’e-books en librairie (et vue la pauvreté de l’offre actuellement disponible en France…), aux pourcentages de vente en ligne attendu, et rapporté à son chiffre d’affaire, il estime ses bénéfices éventuels à environ 250euro/ mois... sans compter la tendance forte des éditeurs de vendre leurs e-books en se passant des libraires (et le fait que les ventes seraient surtout concentrées sur les manuels et ouvrages techniques qui ne font pas partie de ses cibles… et la littérature érotique, pour laquelle ses clients s’accommodent du format papier) de quoi le convaincre d’attendre encore un peu… et de se lancer, avec 8 autres libraires, dans un projet de portail commun associé à une livraison Paris intra-muros garantie en moins de 3h : mieux qu’Amazon !
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