A quelques semaines de l’Open Access Week (24 - 30 octobre 2011 – plus d’informations sur http://www.openaccessweek.org/), l’Open Access Workshop organisé par le F.N.R.S. ce 28 septembre était un peu en avance pour aborder la question … mais il n’est jamais trop tôt pour communiquer à propos d’un sujet qui ne semble pas encore attirer assez de monde. Il est possible de revoir intégralement la conférence en webcast sur le site du F.N.R.S. (http://webcast.richcast.eu/fnrs-open-access).
Pour rappel, l’Open Access est la mise à disposition en ligne gratuite sans restrictions des publications scientifiques. Plus précisément, il s’agit de rendre les résultats de la recherche accessibles à tous, et pas seulement à ceux qui ont les moyens de payer pour y avoir accès (Voir : Crise de la publication scientifique).
L’open Access peut se faire de deux manières :
- Green Road : auto-archivage par les chercheurs de leurs publications, par exemple dans leur dépôt institutionnel
- Gold Road : publication dans des revues en accès libre
Faut-il d’abord passer par la «Green Road » avant de se lancer dans la « Gold Road », supporter directement les revues exclusivement en Open Access, promouvoir des modèles hybrides ?
Une thèse régulièrement défendue, notamment par Stevan Harnad, est que l’argent nécessaire pour la Gold Road n’est pas encore disponible dans les institutions car il est monopolisé pour l’achat des abonnements aux ressources électroniques payantes. D’après S. Harnard, il est donc nécessaire de d’abord rendre les publications librement accessibles pour pouvoir diminuer le coût des abonnements afin que cet argent puisse être utilisé pour financer l’édition dans les revues en accès libre. Cela reste encore à confirmer, les archives ouvertes permettant surtout d’augmenter l’accès, pas toujours de diminuer les coûts.
Par ailleurs, il est nécessaire de soutenir les revues exclusivement Open Access. Ceux qui publient dans les revues Open Access payent les frais de publications sur des fonds de projets : la Commission européenne permet elle-même de prévoir ces frais dans les budgets des projets (Voir Open Access Pilot in FP7)
De nombreuses revues belges sont subsidiées et continuent d’être disponibles uniquement sur papier. Le passage à l’électronique en Open Access permet de faire des économies d’impression et d’envoi, et la mise en accès libre permet de faire des économies dans la gestion des abonnements… sans pour autant faire payer les auteurs. Il s’agit d’un modèle à creuser pour toutes ces revues subsidiées par des fonds publics (F.N.R.S., Fondation universitaire…)… en parallèle au développement de la Green Road, ce qui est possible avec le dépôt institutionnel de l’Université Libre de Bruxelles.
Au cours de la journée consacrée à l’Open Access, il a été montré qu’un des meilleurs moyens pour rendre accessibles les résultats de la recherche est effectivement de passer par le dépôt des publications dans les Archives Ouvertes, mais aussi de passer par une obligation pour les chercheurs de déposer directement leurs publications. D’après le mandat institutionnel adopté par l’ULB depuis 2007, l’enregistrement par les chercheurs et le dépôt des textes complets est obligatoire ; alors si vous êtes chercheurs à l’ULB, plus de temps à perdre !
En savoir plus sur DI-fusion ?
Vous pouvez parcourir les pages dédiées à DI-fusion sur le site web des Archives & Bibliothèques, les billets du blog consacrés aux dépôts institutionnels ou télécharger la brochure de présentation.
Des questions ? Adressez-les à di-fusion@ulb.ac.be.
2 commentaires:
Les Priorités
"...les archives ouvertes permett[ent] surtout d’augmenter l’accès, *pas toujours* de diminuer les coûts"
Plutôt jamais!
(1) L'accès libre vert (l'autoarchivage) ne diminue pas le coût des abonnements: Pourquoi le ferait-il? Ça n'a rien à voir.
(2) Le but de l'accès libre vert c'est uniquement l'accès libre.
(3) Pourtant, lorsque tous les articles seront mis en libre accès (vert) à 100% (grâce aux politiques d'autoarchivage réglementaire adoptées par les institutions et les bailleurs de fond de recherche), c'est certain que le coût des abonnements devient un problème beaucoup moins important, puisque les institutions qui n'ont pas les sous pour payer l'abonnement à une revue particulière peuvent se rassurer que leurs chercheurs ont quand-même accès aux articles dont ils ont besoin.
(4) En plus, c'est probable (mais pas certain) que lorsque tous les articles seront mis en libre accès (vert) à 100% (grâce aux politiques d'autoarchivage réglementaire adoptées par les institutions et les bailleurs de fond de recherche) les institutions annuleront leurs abonnements, ainsi rendant les abonnements insoutenables comme moyen de récupérer les frais de l'édition. Ça sera alors (et non pas maintenant) le moment de convertir à l'édition libre accès (doré), et les aubaines institutionnelles grâce à l'annulation des abonnements fourniront les sous pour payer les frais (beaucoup réduits) de la publication dorée.
C'est donc prématuré de s'occuper avec les revues dorées aujourd'hui, car ces revues-là sont prématurées (à part de la démonstration de la faisabilité du principe de l'édition accès libre doré).
Ce qui est prioritaire maintenant, voire urgent, c'est l'adoption des politiques d'autoarchivage réglementaire par les institutions et les bailleurs de fond, car le problème pressant pour la recherche est l'accès à la recherche. Les frais d'abonnements jouent un rôle intermédiaire dans ce problème urgent, pas un rôle direct, et une préoccupation avec la diminution des frais d'abonnement n'aide à peine à résoudre le problème de l'accès. De se préoccuper avec l'édition libre d'accès et son financement aujourd'hui est une perte de temps et d'argent -- sauf pour les institutions et les bailleurs de fonds de recherche qui ont déjà adopté une politique d'autoarchivage réglementaire (comme l'ULB).
Ma seule recommandation à l'ULB serait d'émuler la politique de l'ULg en déclarant le dépôt le seul moyen de soumettre le publications pour l'évaluation de performance.
Harnad, S. (2011) Gold Open Access Publishing Must Not Be Allowed to Retard the Progress of Green Open Access Self-Archiving. Logos: The Journal of the World Book Community. 21(3-4): 86-93
Harnad, S. (2010) The Immediate Practical Implication of the Houghton Report: Provide Green Open Access Now. Prometheus, 28 (1). pp. 55-59.
Stevan Harnad
EnablingOpenScholarship (EOS)
Un grand merci pour ce commentaire complet qui nous encourage à persévérer !
Si l’ULB a bien, comme à l’ULg, rendu le dépôt des références et textes complets obligatoires sur le papier, force est de constater, après 2 ans d’existence de DI-fusion, que le bâton ne semble pas avoir beaucoup d’effet à l’université du libre examen… et nous sommes plutôt enclins à favoriser les carottes. La botte mérite d’être encore étoffée, et nous y travaillons : améliorations des options d’extraction des listes des publications des chercheurs, simplification de la procédure permettant d’intégrer DI-fusion dans les pages web institutionnelles et des chercheurs, amélioration de l’indexation par Google et Google Scholar, etc.
Rendez-vous dans un an pour en constater les effets !
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